Les images qui nous sont parvenues d’Arménie, le 14 mai 2017, nous ont scandalisés et profondément affectés. Elles sont inacceptables. Elles montrent les violences exercées par la police sur Zarouhi Postandjian et sur sa fille alors que toutes deux cherchent à dévoiler des pratiques frauduleuses ourdies par le parti au pouvoir lors des élections municipales qui ont cours ce jour-là à Erévan. Ces violences ont nécessité leur hospitalisation. Ces pratiques sont la réitération de celles mises en œuvre lors des élections législatives du mois d’avril et, plus en amont, tout au long des vingt-cinq années de l’indépendance de l’Arménie.

Toute violence policière est inacceptable mais la brutalité dont Zarouhi Postandjian ainsi que sa fille ont été l’objet le sont tout particulièrement. Zarouhi Postandjian, est députée au parlement d’Arménie, candidate aux élections municipales pour son parti « Yerkir Tzirani », elle est une figure courageuse et essentielle de l’opposition encore en liberté, et c’est pourquoi la brutalité dont elle et sa fille ont été l’objet revêt une dimension symbolique particulière.

Alors que de nombreux camarades de combat de Zarouhi Postandjian croupissent dans les prisons, cet épisode violent marque une étape nouvelle dans l’histoire de la violence oligarchique qui mine le pays. Mais cet épisode va également agir comme un révélateur pour la diaspora. Il va rendre son silence – s’il perdure – de plus en plus assourdissant. Si elle ne réagit pas, l’épisode sera révélateur du degré de soumission de la diaspora, voire du degré de son indifférence ou encore de celui de sa complicité.

La diaspora sait. Elle est au courant de tout. Mais il ne suffit pas de savoir car on peut savoir et se soumettre, savoir et être complice, savoir et se compromettre.

Nous en appelons à la levée progressive du silence de la diaspora, à l’élargissement du cercle de ceux qui contestent un régime corrompu qui fait craindre le pire pour le pays. Nous en appelons aux hommes et aux femmes de la diaspora, à leurs institutions, à leurs associations pour qu’ils expriment leur soutien à Zarouhi Postandjian et à sa fille, pour qu’ils condamnent très fermement les violences qu’elles ont subi, pour qu’ils exigent que les policiers auteurs de ces violences soient condamnés, pour qu’ils se joignent à nous pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques, pour qu’ils viennent élargir le cercle de ceux qui en diaspora sont solidaires de ceux qui en Arménie luttent contre les injustices et les inégalités, contre la haine et la destruction, et pour qu’advienne une Arménie libre et fraternelle.

Paris, le 15 mai 2017

COMITÉ DE SOUTIEN AUX PRISONNIERS POLITIQUES EN ARMÉNIE

Paris Chapter

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