Le Comité de soutien aux prisonniers politiques en Arménie ainsi que l’organisation diasporique Renaissance arménienne Paris se prononcent avec la plus grande fermeté contre la condamnation à de lourdes peines de prison prononcée, ce jour, à l’encontre de Jirayr Sefilian et de ses coprévenus.
À la suite d’un simulacre de procès qui a duré près d’un an, où les droits élémentaires des détenus et de leurs avocats ont été systématiquement bafoués, où, à l’intérieur même du bâtiment du tribunal, plusieurs détenus ont été roués de coups, le juge Datevik Krikorian, démontrant arrogance et mépris toute au long du « procès », a prononcé une condamnation de 10 ans et 5 mois de prison ferme pour Jirayr Sefilyan, soupçonné, sans aucune preuve, de vouloir investir les bâtiments de la télévision pour « préparer une révolution ». De même, ses co-prévenus ont été condamnés également sans aucune preuve crédible et sans pouvoir réellement présenter leur défense : Gevorg Safarian à 5 ans et 5 mois, Nerses Poghossian à 3 ans et 6 mois et Sasounik Kirakossian, Hrayr Toptchian et Galouste Grigorian à 3 ans.
Ces condamnations figurent une fois de plus, s’il en était besoin, la non-séparation des pouvoirs qui règne en République d’Arménie où notamment le pouvoir judiciaire est sous l’emprise absolue de l’exécutif. Cela donne à penser aux observateurs qu’en lieu et place de rendre un jugement équitable, les tribunaux, en Arménie, sont l’arène où le président Serge Sarkissian règle librement ses comptes. Le cas de la lourde condamnation de Jirayr Sefilian, celui qui, avec ses compagnons, a libéré la ville de Chouchi du joug azéri, celui qui a révélé le mensonge de Serge Sarkissian concernant le volume des pertes territoriales lors de la guerre de 4 jours en avril 2016, illustre parfaitement la volonté d’abattre toute réelle opposition.
Ainsi, jour après jour, pour asseoir toujours plus fermement son pouvoir, Serge Sarkissian et le système qu’il représente, élimine tous ceux qui représentent aujourd’hui les forces vives de la nation arménienne, que ce soit par des simulacres de procès ou par le maillage de la population par les services secrets dont il est issu et qui distillent la peur. Rappelons que dans un récent communiqué, le Comité a présenté une liste non exhaustive de109 prisonniers politiques.
Aux yeux du Comité de soutien aux prisonniers politiques en Arménie et de Renaissance arménienne Paris, ces condamnations ont cependant un mérite, celui de dévoiler, de rendre plus que jamais manifeste, la véritable nature du pouvoir et de démontrer combien il est impératif de soutenir ceux qui continuent à avoir le courage de le dénoncer.
Paris, le 20 mars 2018
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