Au cours de la nuit du 31 décembre au 1er janvier dernier, les membres du mouvement « Nouvelle Arménie » s’apprêtaient à célébrer le Nouvel An sur la Place de la Liberté à Erevan autour d’un arbre de Noël, rien d’extraordinaire en période de fêtes. Cependant, les autorités du régime ont réagi avec une brutalité inhumaine face à cette célébration, somme toute normale et citoyenne.
Alors que dans l’ensemble du pays, comme partout ailleurs dans le monde on dressait des arbres de Noël, la police de la République d’Arménie a interdit au mouvement « Nouvelle Arménie » de dresser un arbre de Noël symbolique sur la Place de la Liberté de la capitale. Les forces de police, dont certains avaient bu et étaient sous l’emprise de l’alcool, ne se sont pas contentés de subtiliser l’arbre festif et le détruire, ils attaquèrent et molestèrent, sans aucun justificatif, un certain nombre de militants du mouvement. Puis, ils les conduisirent dans les locaux de police. Parmi eux, Guevorg Safarian, fait l’objet actuellement de poursuites pénales, et il est toujours maintenu en détention.
Aucun des agents responsables de ces comportements répréhensibles n’a été désavoué ni poursuivi ; certains d’entre eux ont continué à donner libre cours à leur haine contre l’opposition, à travers les réseaux sociaux en répandant des insultes et menaces à l’encontre des membres du mouvement « Nouvelle Arménie ». De toute évidence, en s’adonnant encore une fois, même pendant un jour festif, à des provocations contre des citoyens par des forces de police ivres, en arrêtant des citoyens membres de l’opposition, en les gardant à vue illégalement dans leurs locaux, les autorités de la République d’Arménie ont choisi de recourir à l’intimidation et au terrorisme contre les forces de l’opposition.
Ces agissements contre le mouvement « Nouvelle Arménie » constituent une nouvelle tentative de pression pour la simple raison que ce mouvement a contesté les amendements constitutionnels et a exigé la démission des autorités. Mais cette fois, la police se distingue particulièrement par son cynisme, en organisant des provocations la veille du jour de l’An et choisissant comme prétexte absurde l’installation d’un arbre de Noël.
Nous condamnons fermement les poursuites engagées par les autorités illégales à l’encontre du mouvement « Nouvelle Arménie» et nous exigeons la libération immédiate de Gevorg Safaryan. A une période où l’Arménie se trouve involontairement confrontée au danger de la guerre, les provocations policières, les arrestations illégales et les déclarations manifestement haineuses sèment l’instabilité dans la société civile, déjà tendue en raison des conditions socio-économiques.
Ce comportement est non seulement irresponsable, mais également aventurier et mine les fondements de l’Etat. L’Arménie traverse une période de difficultés intenses, internes et externes. Les fraudes électorales, les agissements continuels et illégaux des organes de l’Etat et de forces de l’ordre, les injustices généralisées suscitent non seulement la méfiance et l’intolérance à l’encontre d’un pouvoir absolu, mais incitent certaines personnes désespérées à se faire justice.
Nous exhortons le gouvernement à se ressaisir, à respecter le cadre juridique et ne pas rompre définitivement avec la société civile, tant qu’il n’est pas trop tard. À cet égard, la libération de Guevorg Safaryan peut constituer un geste de bonne volonté et un souhait en vue de restaurer la confiance de la population à l’égard la police.
Mouvement «Renaissance Arménienne» 04/01/2016
Leave a Comment